Fin de captivité et retour en France

De Marceau Banyuls

Maire de Collioure

Prisonnier en Allemagne de 1940 à 1945

(Extraits de son journal de captivité)

Biographie de Marceau Banyuls

Marceau Banyuls, né à Collioure le 6 octobre 1902 et décédé le 12 décembre 1952, était le fils de Joseph Banyuls, un patron pêcheur décédé à 43 ans, membre d’une petite communauté protestante et fervent républicain. Il a donné à son fils le prénom Marceau Hoche Kléber. En tant que directeur de la Maison Mitjavile et Gontrand à Port-Vendres, Marceau se distinguait par sa passion pour le sport, sa bonne condition physique et ses talents de nageur et de joueur de rugby. Son engagement politique l’a mené à représenter la gauche lors des élections municipales de 1935, ce qui l’a conduit à être élu le 19 mai 1935, avant l’arrivée du Front Populaire.

Capitulation et emprisonnement

Au cours de la guerre, le sergent Marceau Banyuls, chasseur pyrénéen, a été fait prisonnier le 18 juin 1940. Bien qu’il ait réussi à fuir un temps, il a été repris, amené dans une caserne à Belfort, puis transféré en Allemagne près de Dresde. Pendant sa captivité, qui s’est étendue jusqu’en 1945, il a poursuivi ses activités religieuses et politiques. Notamment, il a participé à la reconstitution clandestine du parti socialiste et a tenté plusieurs fois de s’évader, subissant diverses conditions de détention de plus en plus strictes.

De l’Oflag IV D d’Elsterhorst (Nart) près d’Hoyerswerda, il a été transféré le 26 août 1944 au camp disciplinaire Oflag X C de Lübeck. Ce camp avait accueilli, depuis 1942, de nombreux officiers juifs français, ainsi que d’autres officiers jugés «Deutsch Feindlich Gesinnte Offiziere», autrement dit «officiers hostiles à l’Allemagne».

Conditions de vie en captivité

Parmi ces prisonniers, des personnalités notables telles qu’Alain et Elie de Rothschild, Robert Blum (fils de Léon Blum), et l’historien Fernand Braudel, entre autres. Marceau Banyuls a mentionné de nombreuses relations, dont Robert Blum et Oreste Rosenfeld, que l’on retrouve dans l’annuaire de l’Association les Enfants de l’Oflag XC de Lübeck.

Son carnet journalier permet de suivre l deterioration de sa santé durant sa captivité et d’observer les diverses activités quotidiennes des prisonniers : tâches quotidiennes, cours d’anglais, conférences, ainsi que des distractions telles que des lectures, des chorales, et des projections de cinéma. Heureusement, l’envoi de colis par le gouvernement de Vichy a apporté un peu de réconfort.

La fin de la guerre

Avec l’arrivée de la fin de la guerre en 1945, Marceau Banyuls, alors âgé de 42 ans, a retracé dans son journal les bouleversements qui se produisirent au sein du camp de Lübeck, ainsi que ses propres réflexions sur la destruction de l’Allemagne.

S’il a exprimé un certain plaisir devant les destructions infligées à Lübeck, il a également ressenti de la tristesse face aux dommages infligés à l’Allemagne de l’Ouest. Les observations qu’il a notées dans son journal sont précises et révélatrices de son expérience durant ces temps troubles.

Retour à la liberté

Le journal de Marceau, tenu tout au long de sa captivité et conservé au sein de sa famille, est un reflet poignant de ses valeurs, convictions et engagements. Les extraits décrivent non seulement ses expériences personnelles mais rendent aussi hommage à ses camarades de captivité.

Extraits du journal de captivité

Des jours marquants sont évoqués dans son journal, par exemple, le 7 avril 1945, avec une alerte lors des bombardements, et le 2 mai, jour de la libération, où il a décrit la frénésie dans le camp et l’arrivée des troupes alliées.

Retour en France

Marceau Banyuls a enfin pu rentrer en France, où il a été chaleureusement accueilli par sa communauté, mettant ainsi fin à une période éprouvante à l’étranger. Sa rencontre avec ses proches durant cette période charnière constitue les premiers pas d’un nouveau chapitre de sa vie.

Ce témoignage, bien que jamais publié, constitue un précieux document historique conservé par sa famille.

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