Agenda Culturel

 

 

 

 

 

 

A propos de l’article " Les fantômes du Musée Rigaud"

A propos de l’article « Les fantômes du Musée Rigaud » de Patricia Petit-Brulfert

Compléments d’informations

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt cet article car je pense qu’il  était important que soit enfin mentionné, avec tous les détails nécessaires, le rôle de Jacques de Lazerme dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale.

L’auteur a rapporté, en toute bonne foi, ce qu’on appellerait maintenant une « fake new » sur la façon dont la Ville est entrée en possession de cet hôtel particulier.

Pour avoir activement participé aux négociations, je voudrais préciser que la Ville a acheté cette belle demeure à M. de Lazerme, dans le but d’y installer le musée Rigaud, qui pour toutes sortes de raisons, ne pouvait plus rester dans le bâtiment de l’ancienne université de Perpignan. M. et Mme de Lazerme mettaient deux conditions à cet achat :

- qu’ils puissent avoir, leur vie durant, la jouissance de la moitié de l’immeuble, située  au fond de la cour, pourvue d’un jardin suspendu donnant sur la rue de la Poissonnerie. Ils se réservaient également la jouissance de l’escalier d’honneur.

- et que le nom Hôtel de Lazerme soit apposé sur la façade de l’immeuble, rue de l’Ange.

Ces conditions ont été acceptées par la Ville. L’estimation des Domaines en a donc tenu compte. M. de  Lazerme a eu l’élégance de ne pas discuter le prix proposé et de l’accepter.

Après des travaux qui ont respecté au maximum ce bel hôtel particulier, (spécialement le somptueux salon d’honneur refait par le grand-père de M. de Lazerme de style Napoléon III absolument intact), le musée s’y est installé en 1979.

En 2012, après le décès de Mme de Lazerme, il a pu occuper la totalité du bâtiment, en attendant les travaux d’agrandissement sur l’Hôtel du Maréchal de Mailly, rue Mailly, inauguré en 2017.

==============

Pour la petite histoire, M. de Lazerme m’avait expliqué que le soupirail des écuries qui s’ouvre au ras du sol du jardin suspendu, permettait, en cas de besoin, à certaines personnes  de se sauver discrètement. Une ouverture pratiquée dans le mur du jardin donne en effet, sur la rue de la Poissonnerie. Il m’avait même parlé d’un  émetteur-radio installé au second étage, dans sa bibliothèque…et « s’amusait » de raconter que, à l’étage au-dessous, il recevait des officiers allemands…

Ravi par ailleurs, de l’installation du musée dans ces murs, il me disait ses regrets qu’un projet,  longtemps caressé avec Lucien Maillol, fils du grand sculpteur. Celui de mettre les écuries à la disposition de la Ville pour y faire un Musée Maillol. Ce que m’avait confirmé Dina Vierny bien plus tard.

Mais ce dernier point  nous éloigne du propos de Mme Patricia Petit-Brulfert

Marie-Claude Valaison

Ancienne conservatrice en chef des musées Rigaud et Puig, Perpignan